Tatouages

Sphinx du sanctuaire de Saqqara, IV-IIIe siècle av. J-C, Musée du Louvre.

 

Tatouage : cicatrice signifiante.

Les Polynésiens en font des ornements pour souligner la beauté du corps. Les prisonniers les accumulent pour se souvenir d’un épisode de leur vie (trajet, passion, deuil, qui a mené à leur méfait).

La mode incite les individus à se faire poser le tatouage avant la cicatrice : on n’a pas vécu d’épisode si douloureux qu’il nous imposerait une cicatrice mais le tatouage en tient lieu. On se force à suggérer qu’on est idole, ou qu’on a vécu, avant de faire les efforts qui font devenir une idole, ou qu’on a vécu. Le désir préempte l’action, ce qui est le poison du désir.

Le désir de tatouage est par ailleurs une servitude volontaire si l’on se souvient du supplice de La Colonie pénitentiaire.

Se faire tatouer n’en demeure pas moins un désir, certes avec la souffrance de se faire inséminer l’encre sous la peau. Les Chrétiens ne disent-ils pas que « Rien ne doit être souffert qui ne soit offert » ? Cela ferait d’ailleurs un excellent tatouage, même s’il faut surtout l’avoir dans la tête et la pratique, plutôt que sur la chair périssable, et c’est pourquoi le tatouage devrait d’abord être considéré comme une forme d’écriture.

Le tatouage serait alors toute formule concise et digne d’être gravée sur le corps, parce qu’elle signale une maxime ou une expérience, et qu’on n’a pas le temps d’acheter chez le tatoueur.

La parole n’est-elle pas d’ailleurs un tatouage tahitien invisible, qui recouvre peu à peu le corps qui nous parle et que nous appréhendons ? C’est pourquoi penser importe tant : penser, c’est aussi se faire tatouer.

Le tatouage est aussi une formule énigmatique : il peut vous faire sphinx, ou mauvais communicant, selon sa qualité, comme certains lapsus ou fautes de langue donnent à réfléchir tels que l’élève qui écrit : « le mouvement de la Lumière », et ces groupes nominaux donnent envie de s’y essayer consciemment, ou d’en cueillir chez les auteurs et amis :

 

Atterré Célesté

 

Quali-Fourchons

 

« Festina lente »

 

« Tout est dans tout »

 

Prise de notes Intoxication musicale

Préparation à la vie terrestre

 

Risque et ressourcement

 

Chat-manne

 

Sens-toi Etre libre

 

Français d’atelier

 

Morts intermittentes => Incarnation

 

Sous-rions

 

Pardon et oubli / Vitesse et destin

 

Passion ou néant

 

« J’ai toujours tout fait de tout mon cœur »

 

Patriarchangevin

 

Charbonneau

 

Républicain des lettres

 

Tradition amusante

Modernité exigeante

 

Actions sous prière

 

Indicible discipline

 

Colonisé par les Gréco-romains

 

« L’embrasement de l’âme »

 

Apporte de l’eau à Jean Moulin

 

Humilitas et dignitas

Cacio e pepe

 

Hôte de Marc-Aurèle

 

Franc-marcher

 

L’insuline de mon plein gré

 

A bas le Gandhira-t-on

 

Vaisselle faite, cervelle complète

 

Hystérique Hystérise

 

Génie-toires

 

Chocolat + Chantilly

 

Jésus, Dom Juan des âmes

 

Rigoles intérieures

 

Désir d’opérations

 

Faites le triomphe

 

Pacha Gentilhomme

 

Rentre-dedans Rentre-dehors

 

Perdre ses yeux Voir à l’intérieur

 

Terrorisme de l’amour

 

Alpinisme spirituel

 

Intelligent des Alpes

 

Bête comme ses pieds Berthe aux grands pieds

 

Distanciation sociale

Air bisou

Amour courtois

 

Sang Peinture sur les mains

 

Méditation « Contemplation et prière »

 

Destinons

 

Parlez à votre altesse

 

Rivalité Émulation

 

Body-sattva

 

Satyâgraha de la République

 

Changer de corps Incorporer

 

Agressif Fleur de lys

 

« Ange plein de bonheur, de joie et de lumière »

 

« Liberté inconcevable »

 

Missile Missive

 

Sujet, Verbe, Compliment

 

Alter-né

 

« Élévation nationale »

 

J’ai la grâce à toi

 

Service de réanimation intérieure

 

Sang-thé

 

Anges & fractales

 

Légendez

 

Hipster diaphane Mousquetaire de la pensée

 

Sublimets

 

Solisterre